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Cerexhe Festival #37
Festival
Cerexhe-Heuseux (Liège) (16-07-2023)

reporte & photo credits: Paul Jehasse

info club: Cerexhe Festival

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« La musique de The Muddy States est à base de rock, de violon, de malte et d’orge. Les Muddy’s existent depuis 2014, ont foulé une multitude de planches de toutes tailles, vermoulues ou solides, et ont donné, donnent et donneront le meilleur pour faire taper du pied tout en levant le coude. Puis sous les bras, il y a leurs trois cd et très bientôt, le petit dernier. Il ne reste qu’une chose à faire : les rejoindre le temps d’une soirée. Comme il se dit dans leur patelin : « Qu’à torat’ hein ».

Pour ouvrir ce dimanche, je le rappelle « gratuit » de la 37ème édition du festival de Cerexhe un groupe très bon et heureux de jouer devant un nombreux public. Avec leur style hill billy, folk et country, ils commencent en force avec « Brab-In », « If I Shaould Fall From Grace », “Cocaïne” et “Glory Glory Bastard”. La violoniste du groupe est survoltée et a une condition physique parfaite comme pas mal des autres musiciens. Suivent « Thirty », « Tell Me Ma », Dusty’s Razor” et “Welcome Abord ».

L’euphorie ne baisse pas et jusqu’au bout du show la ferveur musicale y est à tous les étages. « Rose Tatoo », « Drunken Sailor », « When I Was In Jail » et oui « Rabi Jakob » (ils aiment aussi rigoler.  Nous aurons droit à deux extra dont notamment « Wiskey » Du grand Spectacle plein de vie. Merci Muddy States.

Le parfait cover de Lynyrd Skynyrd. « Les musiciens de FROM THE ROAD ont une joué dans de nombreux groupes. Ces expériences permettent de dégager une bonne énergie sur les petites et les grandes scènes et surtout de prendre plaisir à jouer du Lynyrd Skynyrd.

« C’est une musique qui me donne envie de danser. Il y a un côté roulage de mécanique mais aussi quelque chose de fragile, de romantique … Ca résume un peu ce que nous sommes dans From The Road. Des choeurs tendance rhythm and blues dans du country-rock, ça marche super bien. Les harmonies ne sont pas compliquées mais il faut mettre de l’émotion dans la voix, savoir élever les choses simples de la vie. »

« La musique de Lynyrd Skynyrd, c’est de la dentelle de Jacksonville. Souvent les trois guitares, même si elles jouent des choses différentes, n’en font qu’une. A l’époque, c’était la façon de jouer qui faisait le son. Une bonne gratte, un bon ampli, de bons doigts… et le mélange des sons strat, les paul, firebird… avec un piano magique. Oui, ils ont réussi à tout faire sonner. Nous, avec Bernard, nous sommes deux guitaristes, c’est déjà pas mal à mettre au point.  Quand on l’a, que ça sonne, quel plaisir ! »

La musique de Lynyrd Skynyrd sent bon le pecan pie, les grits, le catfish au barbecue arrosé de mint-julep, le cuir et le bourbon. » Ils nous ont bluffé comme à chacune de leur prestation, par leur joie du rock sudiste. Michel Dubois au chant avec son compadre Bernard Ronveaux (20 ans ensemble) et guitare Victor Henquet, guitare Dominique Vignaux, Basse Cédric Smirnov, batterie Brice Kertesz et mister Etienne Dombret (RTBF) aux claviers. Un seul bemol pour moi et Luc la sensibilité du son qui n’a pas été des plus terrible notamment au début du Show.

La pléiade magnifique des chansons du Lynyrd Skynyrd interprétée avec vigueur force et dentelles quand il en faut : « Working For MCA », « I Ain’t The One », Saturday Night Special. Puis le fameux et historique « Simple Man » suivi de « Down South Junkin’ » et « What Your Name ». Ensuite sans faiblir avec « Poison Wiskey », le beau « Twenday’s Gone ». « Donne moi Trois marches » pour aller jusqu’à la fin « Call Me The Breeze » (J.J Cole) et enfin « Sweet Home Alabama ». Comme grand final un formidable « Free Bird » qui a comme d’habitude a enflammé le public nombreux et surtout très heureux !!!

Ghalia Volt nous revient de son NOLA favori pour nous submerger de sa bonne humeur et de sa musique pleine d’entrain. Elle n’a pas l’habitude d’attendre et se lance déjà dans les remarquables morceaux de sa composition. « Gypsy Lady », « Meet Your Down The Road »   de Mississippi Blend, son cd de 2019. Puis c’est “Reap What You Sow” du cd “One Woman Band” de 2021 avec “Last Minute Packer” et oui c’est le bordel dans la valise lol.

Un cover à Mississippi Fred Mc Dowel et « You got the Move » avec sa guitare box rouge (et merde on ne l’a pas fait ouvrir à la frontière  - l’intérieur de la box - où on aurait bien mis quelle que chose de contrevenant dit-elle en riant aux éclats). « Bad Apple » qui clôturait le cd « One woman Band » vient ensuite. Après nous avons droit en exclusivité à trois morceaux qui seront sur le nouvel album en septembre : « No Happy Home”, « Pour Boy John » (superbe rock) et « Not To Hell ».

Pour finir un classique qu’elle s’est appropriée « Rolled and Tumbled » (Rollin’ & Tumblin’) suivi directement par « Shake Your Money Maker » de Elmore James qui a toujours l’habitude de délié les jambes et de faire reprendre en cœur le refrain des plus entraînant. On l’a attendue depuis des années à Cerexhe mais le temps d’attente en valait vraiment la peine tellement elle a conquis le public en folie. Elle était accompagnée à la batterie par le maître Denis Palatin, l’excellent harmoniciste belge Bert Werbrouck et le bassiste néerlandais Djumblah Cigaar.
Toujours un ravissement d’entendre notre plus belle de NOLA.

« Bootleg Betty vous propulse dans tous les recoins de la musique roots. Plein d'énergie, ce groupe néerlandais vous lance son mélange polyphonique de rockabilly, country et rock and roll. Leur approche contemporaine de ces genres traditionnels se traduit par un son reconnaissable qui est tout sauf dépassé.

Cela peut être entendu sur le premier EP « Left the Barn », sorti sur le tout nouveau label Kroese Records fondé par le magasin de disques Kroese. Le spectacle de sortie à guichets fermés une semaine plus tard a marqué le début d'une tournée dans les salles et les festivals. Avec la sortie du clip du single « A Song Called Wanda » - un hommage à la star du rockabilly Wanda Jackson - le groupe a poursuivi sa tournée. Leurs concerts contagieux leur ont permis d'obtenir des invitations pour de grands festivals comme Paaspop, Bevrijdingsfestival Zwolle et Zwarte Cross en un an. En 2020, le groupe sort son nouvel album Soul Searching. Un nouvel album frais avec beaucoup de nouvelles expériences et influences sans perdre le reconnaissable Bootleg Betty Roots Feel. »

Ces cinq et jolies jeunes femmes ont su alléger et rendre fluide ce festival. Bourrées de bonne humeur, on voit qu’elles s’amusent sur scène en distillant une musique très accrocheuse et joyeuse. Elles commencent de suite par l’hommage à Wanda Jackson comme écrit plus haut, et aussi « Ramblin’ » de leur Ep de 2015. Les membres sont Karlijn Wolsing (chant principal), Daphne Verlinden (contrebasse, choeurs), Anneke Zeegers (guitare, banjolele, harpe blues, choeurs), Merel van Oven (batterie) et Geena Dee (guitare, choeurs).

Elles interprètent aussi une bonne partie de leur cd « Soul Surching » de 2020, avec « Casles In The Sky », « Shiwreck Time Blues », « Mockinbird », « Seven Sins », « A Week Conclusion » et enfin le titre éponyme. Un dernier encore avec « He Got Me » toujours de Soul Surching de 2020.
Génial ce concert !!! Avec leur musique Rock, Folk Country agrémentée d’une lichette de Blues elles nous ont enchantés.

THOMAS FRANK HOPPER c’est un riff à la guitare slide branchée sur un ampli à lampes. Des mélodies qui suintent le Blues Rock. Une musique live sans artifice. Ce n’est pas un Western Spaghetti mais plutôt un Stoemp à la Belge avec un bon Tarantino en toile de fond. C’est aussi un artiste avec une sensibilité hors du commun et une voix pure. Un artiste généreux, proche de son public. Un être humain. Un vrai.

C’est comme du Ben Harper de Bruges, du Jack White des Polders, du John Butler façon Babelutte. Parce que notre homme est né en Flandre, même s’il a bourlingué : aux States, en Afrique, là où le blues, le vrai, a pris depuis longtemps racine. Au centre de ses concerts il y a donc le voyage. La route façon Kerouac. Elle traverse Baton Rouge, Chicago, les plantations de la Louisiane et le delta du Mississippi… Mais aussi notre si plat pays, et même l’Afrique du Sud : le rock de Hopper, c’est la rencontre entre le blues du bayou, l’afrobeat et la pop de chez nous. L’écouter c’est sortir des sentiers battus, humer l’air bituré d’une culture qui sonne roots. Attention les enfants : ça va bourdonner dans les tympans. »

En effet le son était vraiment très fort sur cette représentation. Ils nous ont joué une bonne partie de leur premier album « Bloodstone » avec « Bad Business », « Crazy Mojo » et le titre éponyme « Bloodstone ». Thomas était vraiment très à l’aise avec sa lap steel guitar, assis confortablement au milieu de la scène. Ce qui ne l’a pas empêché d’utiliser à bon escient sa guitare acoustique et solo. Avec ou sans chapeau, nous lui abaissons le nôtre en tout cas. Plus qu’un groupe d’avenir, il est certain qu’il assure une certaine suprématie dans notre beau pays. Ils poursuivent le show avec « Into The Water », Come Closer » et “Dirtylicious”. L’ensemble des musiciens est parfaitement agencé et bien en place avec le péruvien de naissance Higueras, qui a lancé de superbes soli de guitare. Nicolas Scaliet a très bien tenu sa partie aux fûts avec des interventions toujours bien à propos. Ils ont aussi performé « A Song For the Devil », « The Sinner », “Wipping Boy” et  “Troublemaker”. Ils feront plaisir au public pour aller jusqu’au bout de la soirée avec deux « encore » « Change » et «Yill The Day I Die ».

Très belle fin de festival qui clôturait un des seuls festivals, du moins du côté Wallon, à vous offrir une journée gratuite avec cinq très bons groupes sur scène. Merci aux organisateurs et nombreux bénévoles de nous avoir offert ce beau dimanche clôturé d’un splendide feux d’artifices.
A l’année prochaine pour sûr !!!